The Harder They Come = Tout, tout de suite / Perry Henzell. - Avec Jimmy Cliff, Alton Ellis, Prince Buster, The Maytals, etc... - 1972, 1H30.
The harder they come
Avertissement: cette chronique risque d'être bourrée de superlatifs!
En effet, c'est le must pour tout fan de Reggae qui se respecte!!! Evidemment, y'a aussi "Rockers", mais étant donné que la période Roots rassemble, apparement, une majorité de fans, ce film reste trop peu connu et sûrement sous-estimé, et ce tant au niveau cinématographique que musical ...
On y nage en pleine fin des années 60 début 70's... C'est cette même période où la musique adopte un style plus frénétique que par le passé, passant du Rocksteady au Reggae (Early Reggae en fait), où le rastafarisme commence à pointer sans honte ses dreads dans le paysage culturel et religieux jamaïcain, où, encore, la pauvreté se fait de plus en plus cruellement ressentir dans l'île, et plus précisément dans sa capitale, Kingston. Du coup, à l'instar de l'autre joyau cinématographique jamaïcain, "The harder they come" (littéralement, "plus dur ils seront", avec les paroles de la chanson qui continuent en "plus dur ils tomberont"...) est une description sans détours du contexte jamaïcain dans ces années là, contexte pour le moins tendu, tant au niveau social que politique...
Ivan, joué par un Jimmy Cliff plus que convaincant, est un jeune campagnard qui va tenter sa chance à Kingston. Mais là comme ailleurs, le travail est rare, en plus du fait qu'il faille y faire preuve de trop d'humilité pour notre héro. Lui rêve de sommets et de gloire... Et comme il a du cullot et une bonne voix, il se met en tête d'enregistrer une chanson. Mais là comme ailleurs, son caractère lui joue des tours : le producteur lui offre un contrat qu'il trouve indigne de sa performance... Mais le succés a un prix, et Ivan finit par signer... Ce qui ne prive pas le scénario de maints rebondissements... Très difficile de ne pas tout raconter ici! Bref, notre chanteur en herbe va finir par intégrer la mafia locale, y prendre du gallon, se rendre coupable de plusieurs crimes et par là même se rendre célèbre. Son single, titre héponyme du film, profitera de cette soudaine célébrité pour monter et monter encore dans les charts, faisant les affaires du producteur.
A noter que le scénario est inspiré d'une histoire vraie, celle d'un petit truand qui se fait sa place dans le coeur des sufferers, tant l'étendue de sa réussite fait rêver... Un vrai héro du peuple en quelque sorte.
Dans tous les cas, "The harder they come" est un vrai petit trésor où l'on a le loisir de se promener dans le ghetto de Trench Town, de croiser des artistes tels que les Maytals en plein enregistrement, Prince Buster au micro de la radio locale, où l'on passe de l'église à la plage paradisiaque du coin, ou encore d'un studio d'enregistrment quelconque au dernier sound-system en vogue... Les joints circulent, et pour cause, on est mêlé à un gros traffic de marijuana, et les armes ne sont pas en reste... L'ascension fulgurante d'un mec de la campagne à la ville en gros...
Et puis surtout, cette BO, mmmmh, les superlatifs manquent, c'est certain! The Harder They Come, You Can Get It If You Really Want, Many Rivers To Cross, On The Rivers Of Babylon, Draw Your Brakes, Sweet And Dandy, Pressure Drop, 007(Shanty Town), que de la balle, de l'or en barres!!! Rien de mieux pour résumer ce film, un vrai chef d'oeuvre, c'est époustouflant. Même l'affiche est une véritable icône, c'est dire si les choses n'ont pas été faites à moitié. Je vous laisse apprécier, j'aurais trop de pages à écrire ici pour décrire le bonheur qu'un visionnage de "The harder they come" peut apporter à un fan de Reggae...
[2005; MAJ 12/2008]