Bass culture : quand le reggae était roi / Lloyd Bradley ; traduction de Manuel Rabasse. - Paris: Editions Allia, 2oo5. - 64o p. (ill.), 23€.

Bass culture

bass culture Après la bible de la Soul sudiste, celle du Reggae. Bon, à mon humble avis, il vaut mieux le style et le ton employés par Peter GURALNICK dans son bouquin, bien que celui-ci soit pas mal non plus. Et puis, je n'avais pas le bénéfice de la découverte de l'histoire de cette musique en le lisant, ce qui m'a certainement donné un peu plus de recul et beaucoup moins d'émerveillement.


Dans tous les cas, tout ce que vous savez sur le Reggae depuis ses origines y sera confirmé ou démoli à coup de témoignages. Du R'n'B JA au Dancehall en passant par les Ska, Rocksteady, Early, Skinhead & Roots Reggae et Ragga, il y a de la matière dans ces 64o pages qui ont le mérite d'être en français.


Perso, les meilleurs passages ont été ceux décrivant l'arrivée de la JA music dans les banlieues puis le centre de Londres, l'un des côtés les plus obscurs de l'histoire de cette musique. Là où l'on apprendra comment est né, entre autres labels, Trojan, et comment il a grandi et presque disparu ensuite, là aussi où on lira quelques lignes sur les rapports des Skinheads à la communauté JA de la Perfide Albion. Là, justement où l'on aimerait avoir le droit de ne pas être d'accord avec l'auteur qui, finalement, a du de temps en temps faire passer son avis avant la vérité historique (en effet, pourquoi et comment minorer, si ce n'est pas nier, des faits que des artistes comme Jimmy CLIFF, Alton ELLIS ou l'intello de la classe, Linton Kwesi JOHNSON, AKA LKJ, ont maintes et maintes fois mis en évidence?). Mais, là, désolé, mon avis rentre aussi un peu trop en compte!


Bref, ceci dit, ça n'enlève rien, mais alors absolument rien à l'intérêt de ce livre, l'histoire la plus complète du Reggae dans la langue de Molière après (chronologiquement parlant) celle de Bruno BLUM (!!! la référence est osée, je sais, mais c'est hélas la vérité!!!). Le tout avec de nombreuses pochettes de disques en illustrations miniatures, un prix presque dérisoire et pour couronner le tout, une préface signée PRINCE BUSTER. De la balle...


[2006]